Norbert Ségard
Le 17 mars 2016
Pierre Lemaître
En présence de M et Mme Jean Paul Ségard, fils de Norbert
Naissance à Aniche le 3 octobre 1922 –
Père : directeur commercial dans la verrerie Saint Martin
Mère : Institutrice à l’école Sainte Marie
Scolarité primaire : Elève studieux et doué. Il apprend l’orgue – Il veut être pape.
Collège Notre Dame à Cambrai :
- Un proche de la famille – Agapit Lucas (inventeur du tautochrone) – l’invite à des études poussées.
- Il y sera pensionnaire jusqu’au bac en 1939 (bac Philo) –
Il commence des études en pharmacie.
- Sportif lamentable. Milite à la JEC et à la CFTC.
- Se passionne pour les maths, la physique et la chimie. Obtient deux licences (math et physique)- 1945
- Diplôme d’Etudes Supérieures de Sciences Physiques – « Etude d’une lame de Lummer Gehrcke ».
Devient Professeur de thermodynamique.
- Envisage la prêtrise – mais renonce.
- Rencontre son épouse Denise Girard, au cours d’une journée pédagogique. Se marie en 1949 et s’installe rue d’Holbach à Lille.
- A 3 enfants et recueillent 3 neveux à la suite d’un grave accident familial.
- Docteur en physique en 1953.
- Nommé à l’Université Catholique de Paris à la chaire de l’illustre Edouard Branly.
- Machine à inventer (labos ultra sons, électronique, automatique, calculs …)
- Participe à la création de l’ISEP en novembre 1955. Marraine : Fille de Branly – Parrain : Albert Ducrocq
L’électronique :
- En 1956, dans le Nord, le présent est encore riche et puissant (charbon 1/2, textile 1/3, acier 1/4, Énergie 1/4 …), mais l’avenir incertain, pas d’industries d’aviation, d’automobiles, électronique, l’évolution démographique des jeunes – Ségard visionnaire. Reconversion nécessaire.
- Le monde de l’électron le fascine. L’électronique est le système nerveux du monde. Radiodiffusion et télévision. Radar. Mesures physiques. Transformations d’énergie. Calculs. Mémoires . Le nucléaire. Le domaine médical … mais, attention de ne pas jouer à Prométhée (déroba le feu du ciel et fut puni par Zeus).
- 1955 : Création de l’ISEN à Lille, associé au CNRS – Marraine : La Maréchale Leclerc – Parrain : Electre (robot curieux de l’ISEP).
- 1960 : Création de Léanord – Labo de recherches pour l’industrie – Liens enseignement et pratique.
Accepte la responsabilité de Délégué
- 1960 : Général des HEI et celle de Doyen de la Faculté libre des Sciences de Lille.
- 1961 : Création de ll’IEFSI (Institut d’Économie d’Entreprise et de Formation Sociale pour Ingénieurs)
- 1964 : l’ITR (Institut Technique Roubaisien) évolue du pratique vers une formation plus générale et pointue. Devient l’ESTIT en 1983 (École Sup. Techn. Indust. et textiles)
- 1967 : création du GEFIRN (Grandes Ecoles Fédérées d’Ingénieurs du Nord) – Le Polytechnicum.
- 1969 : Création de la FESIC (Fédé Écoles Supérieure des Ingénieurs et Cadres ) – 20 écoles en 2000
- Projet pédagogique privilégient la promotion des personnes
- Primauté de l’homme sur la technique
- Une attention aux « laissés pour compte » du développement
- Statut Privé Associatif.
- 1972 : Création de la FORPEM – Organisme de formation permanente. Ouverture vers l’international et l’Europe en particulier (Collaboration de son épouse à la formation aux langues des ingénieurs)
Visionnaire :
- Depuis 1900, l’activité scientifique double tous les 10 ans – 90% des savants qui ont existé sont encore vivants – 90% des produits qui se vendent aux Etats-Unis n’existaient pas il y a dix ans.
- La règle des 3 E : Positionnement par rapport à l’Etat – l’Economie – l’Eglise – (on pourrait ajouter aujourd’hui l’Environnement et Éducation Nationale (clarifier les rapports)).
- 4 hommes ont marqué son action : Einstein, Teilhard de Chardin, Emmanuel Mounier et De Gaulle
- 1967 : Besoin urgent de cadres agricoles – Création de l’ISA – 28 diplômés – 2000ème ingénieur en 1997.
L’homme du Nord :
- Découvre l’importance de la politique au contact des entreprises et à son adhésion à la CODER (Commission de Développement Régional).
- 1971 : Sur la liste Ortoli, Battu aux Municipales de 1971 par Augustin Laurent (avec Pierre Mauroy)
- 1973 : Élu député de Lille avec 62% des voix
- Entre au gouvernement de Chirac, alors premier ministre de Giscard d’Estaing. Il est alors partagé entre la vie parisienne et la vie locale.
Ministre du Commerce extérieur en 1974:
- Un peu décontenancé au début – S’entoure d’une équipe jeune et dynamique de tous horizons.
- Désolé, mais l’Egypte ne s’intéresse pas vraiment à notre foie gras. La France doit vendre ce qu’elle est capable de faire.
- Méthode de travail.
- Il obtient du Premier ministre la création d’un groupe de travail pour améliorer les conditions de vie et de travail des Français installés à l’étranger.
- Il parcourt 42 pays (350 000 km) en 18 mois et rencontre les grands.
- Il était appelé « Monsieur 30 milliards (déficit de la balance commerciale à son entrée) » - Lors d’une interview il déclara fin 1974 : « Depuis, je me suis bien dévalué » (17 milliards).
Secrétaire d’Etat aux PTT en 1976 –
- Petite déception qui ne dura que quelques mois – Il redevient « ministre ».
- Situation : en France - Nombre d’abonnés : 6 millions / production annuelle de 600 000 lignes.
- « Il est tombé dedans quand il était petit – Se trouve dans son élément.
- Le téléphone « s’électronise » et même mieux « s’informatise » - 25 milliards de budget.
- En 1979 : naissance du réseau TRANSPAC (transmission de données par paquets)
- Prémices d’Internet – Fax – Conversations multiplex – vidéophone – annuaire électronique
- En 1980 : 14 millions d’abonnés / Création de cabines pour les handicapés (progrès techniques – progrès humains) / Fonds National de Solidarité pour les personnes âgées.
- En 1982 : 20 millions de lignes / 100 000 cabines publiques
- « Avant vous, on parlait du téléphone. Maintenant, on parle au téléphone »
- La télématique :
- Il propose d’associer les télécommunications – l’informatique – l’électronique.
- A l’époque, aux câbles et faisceaux hertziens s’ajoutent le satellite et les fibres optiques.
- Il réfléchit à la fusion d’une TV à bas prix et d’un téléphone : Création du MINITEL en 1981
- 1976 : Élections Cantonales à Lille Centre : Élu – Il aime beaucoup le contact avec les gens du Nord.
- Elu aux Cantonales de Lille centre.
Centenaire du Collège Notre Dame : 1976
- Le Collège ND fête 100 ans d’institution. Le bâtiment en a 75.
- Quelques photos …
La mairie de Lille :
- Confronté à Pierre Mauroy – long et vigoureux face-à-face.
- Combativité de N Ségard - Agressivité de bon ton mais qui se veut sans défaillance.
- Lecture pages 66, 67, 75
- Le 20 mars 1977 : Mauroy 55,4% - Ségard : 44,6%
- 12 mars 1978 : Norbert Ségard est réélu député.
Le temps de la maladie :
- 1er symptôme en 1977 : amibiase – anomalie au poumon.
- Annonce du cancer du poumon. – Il revoit alors la première cigarette … il est opéré.
- Entre temps il est réélu député.
- Reprend son travail aux PTT et dit la vérité à son entourage. Il endure avec le sourire le traitement qui est imposé.
- « Je mène une lutte pour la vie et non contre la mort ».
- Il décide de lever les tabous : « Attention ! Vous vous suicidez et même vous tuez les autres en fumant ».
- Accepte une tâche de réflexion sur les nouvelles technologiques
- 1980 : C’est dans un fauteuil roulant qu’il rencontre Jean Paul II le 31 mai 1980 à Paris.
La mort :
- Il appelle un ami de toujours, l’abbé Vandenbosche, : « Je veux réussir ma mort. Cette fois, je sais que je n’en sortirai pas. Je veux être prêt ! ».
- Survient le 1er février 1981 – Obsèques en la chapelle de la Catho le 5 février
- L’office commence d’une manière émouvante par la diffusion d’un extrait d’interview : « J’aime bien sûr réfléchir, mais je ne conçois pas la réflexion qui ne se traduise pas par le geste, par l’action.
- La vie ne vaut que par ce que l’on apporte à autrui.
Page mise à jour le 26/12/2020 à 17h46
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