L'aviation dans le Cambrésis de 1914 à 1918
Le 26 mars 2015
Pierre Lemaître
« Activités aériennes dans le Cambrésis pendant la Première Guerre mondiale ».
La première ascension dans les airs s'est déroulée en 1783 en montgolfière.
A la suite de cet exploit , le militaire a trouvé le moyen de « prendre de la hauteur » pour, dans un premier temps, mieux observer les mouvements de l'ennemi, et dans un deuxième, le chasser. C’est ainsi que sont nées les aviations de reconnaissance et de chasse
Jusqu'à la veille de la Grande Guerre, les progrès ont permis d'offrir deux moyens d'évoluer dans les airs, soit par le plus léger que l'air, soit par le plus lourd que l'air.
La catastrophe du dirigeable Le République en 1909 a fait prendre conscience que cette technique du plus léger que l’air présentait des dangers. Par opposition, cette même année, Louis Blériot traverse la Manche au moyen d'un plus lourd que l'air.
En raison de la proximité du front, le Cambrésis a été le siège d'une activité aérienne très intense.
La première intervention fut française, fin août 1914. La tâche des pilotes de la BLC5, basée à Walincourt pour une courte durée, consistait à observer et reconnaître les positions allemandes qui avançaient.
L’invention de la mitrailleuse synchronisée en 1915 a fortement modifié le déroulement des opérations. En 1916 et 1917 les duels sont favorables aux Allemands plus expérimentés et mieux équipés et les attaques au sol. Ces actions aussi ont permis de développer les techniques de bombardement.
Occupé depuis 1914 et proche du front, le Cambrésis devint alors une terre d'accueil pour de nombreux aérodromes, bases de départ pour les attaques lors de la bataille de la Somme, celles d’Arras et de Cambrai.
Gonnelieu et Proville ont accueilli les premières Jastas (Jagdstaffel : escadrilles de chasse). Eswars a accueilli la fameuse Jasta 2, commandée par Oswald Boelcke. Boistrancourt a été le siège de la Jasta 5 pendant une année, durée exceptionnelle. Cambrai a abrité également des escadrilles mais aussi le haut commandement.
De nombreux pilotes se sont illustrés : Albert Ball, Billy Bishop, James Mac Cudden pour les Alliés. Adolf von Tutschek, Paul Baümer, Fritz Rumey, et surtout Manfred von Richtofen, dit le Baron rouge. Ce dernier a remporté de nombreuses victoires aux commandes de son triplan Fokker DRI. Il sera abattu dans la Somme le 21 avril 1918.
L'attaque des Cent-Jours, d'août à octobre 1918 a mis un terme à la présence des Jastas dans la Cambrésis. La dernière, la 34, a quitté Bévillers le 30 septembre 1918 avant même la libération de Cambrai du 9 octobre 1918. Beaucoup d’aérodromes ont été repris par les Anglais jusqu’au terme du conflit.
Page mise à jour le 28/10/2022 à 11h11
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