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L'évêque à Cambrai au Moyen Âge

Le 25 septembre 2014

Christine Duthoit

Évoquer l’évêque à Cambrai au Moyen-Âge, c’est mettre en lumière un acteur religieux, mais aussi politique, économique, social, culturel de la cité et de son comté du Ve au XVe siècle.

Première partie : le Haut Moyen-Âge (Ve – XIe siècle)

La Gaule Belgique connaît un début de christianisation au IVe siècle mais l’arrivée des barbares déstructure les premières communautés. Après sa conversion, le roi des Francs, Clovis (+627) envoie saint Vaast (+540) ré-évangéliser la région. Le siège épiscopal, regroupé avec celui d’Arras est installé à Cambrai entre 584 et 590. Géry l’occupe 39 ans ; il meurt vert 625. La vie et l’action de Saint Géry (584-590 ? 623/629 ?), patron de la ville et du diocèse témoignent de la charge de travail considérable des évêques mérovingiens, acteurs politiques et pionniers de la nouvelle société chrétienne.

Géry est issu de l’aristocratie gallo-romaine, riche et instruite, sollicitée par les souverains francs pour leur fournir des cadres laïques et ecclésiastiques. Il exerce son autorité sur le clergé séculier et régulier et administre un diocèse qui s’étend d’Arras à Anvers en passant par Valenciennes, Mons et Bruxelles. A cette époque, l’évêque assume toutes les charges pastorales. Il prêche, instruit le peuple, donne les sacrements, commence à créer un réseau paroissial, lutte avec détermination contre le paganisme et parcourt de vastes étendues pour évangéliser les habitants. Il secourt les faibles les pauvres et les malades. Il transforme le paysage urbain par la construction d’édifices religieux. Dans le même temps, il conseille les souverains et s’oppose parfois aux abus du comte, représentant du roi dans la cité. C’est pourquoi les élections épiscopales sont un enjeu politique de premier plan.

La dynastie carolingienne (751-987) associe étroitement les évêques à son projet d’empire chrétien. Sous le règne de Louis le pieu (814-840), Halitgaire de Cambrai (817-830/831 ?) est un modèle de grand prélat, à la fois diplomate, conseiller, missionnaire et pasteur des âmes. Il bénéficie de l’immunité dans sa ville où il est assisté de son chapitre et de ses clercs. Les obligations laïques et l’enrichissement du patrimoine ecclésiastique constituent cependant des obstacles à l’exercice des vertus évangéliques rappelées par les conciles.

Le délitement de l’empire carolingien accroît le rôle politique de l’évêque de Cambrai, confronté aux raids danois (880) et hongrois (953). L’énergique Dodillon (888-904) en est un exemple. Rattaché à la Lotharingie après le traité de Verdun de 843, le Cambrésis est inclus dans le royaume de Germanie en 925. C’est un tournant essentiel. Les souverains ottoniens font des évêques les comtes de la ville (Fulbert-948) et du Cambrésis (Erluin-1007). Ils les placent à la tête d’une principauté dont la situation stratégique suscite bien des convoitises de la part de ses voisins, les comtes de Flandre et de Hainaut, le roi de France et plus tard, les ducs de Bourgogne. L’évêque cumule dès lors les pouvoirs temporels et spirituels.

Les laïcs protestent contre ce qu’ils appellent l’ingérence des clercs dans le domaine séculier. Les princes cherchent à contrôler les élections épiscopales. Le comte-évêque de Cambrai se trouve impliqué dans la querelle des Investitures mais aussi la réforme grégorienne.

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