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Boussières, un village du Cambrésis

Le 18 février 2013

Gérard Lenoble

Très bel exposé, complet, richement illustré par un maire amoureux de sa commune Boussières-en-Cambrésis qui regroupe 420 habitants.

Les recherches de Gérard Lenoble l’ont conduit dès le néolithique puis à la période gauloise et gallo-romaine (du 1er siècle avant J.C. au IVe siècle) : là sur un grand site agricole de nombreuses monnaies ont été découvertes et deux témoignages paléochrétiens attestent une évangélisation précoce dès le IVe siècle. C’est, ne l’oublions pas, l’époque de saint Martin.

Durant la période mérovingienne, les habitants s’installent sur le site du village actuel : la présence, au nord de la commune, d’une nécropole avec son riche mobilier est particulièrement significative.

Gérard nous invite ensuite à le suivre à 1,5 km de chez lui au lieu-dit « Le Fresnoy », site habité durant un millénaire. Ce fut, pour notre conférencier, l’occasion d’évoquer le rôle des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem durant la période médiévale avec force détails !

Les relations le Fresnoy-Boussières sont souvent conflictuelles. Au XVIIIe siècle, l'abbaye du Fresnoy est propriété de l'Ordre de Malte, elle sera divisée et confiée à deux familles : Manin et Ledieu (occasion pour Gérard Lenoble de rappeler le travail de Colette et Pierre Lebecq) [1].

Avant de poursuive l’histoire de sa localité, Gérard Lenoble a décidé de se lancer dans un petit film d’horreur où apparaissent des morts-vivant, squelettes enterrés debout issus du règne de Valentinien II (fin IVe siècle).

La conférence suit un cours plus serein avec une riche description de l’église Saint-Médard datant de 1572 (époque de la Saint-Barthélemy). C’est une église-beffroi à l'architecture militaire, sans flèche, avec un escalier conçu de telle sorte qu’il défavorise les assaillants. D'importants foyers protestants étaient présents en Cambrésis et s'affrontaient aux catholiques. La nef est du XVIIIe Siècle. On peut se recueillir sur la tombe des Ledieu. Suit une hagiographie de saint Médard, évêque de Noyon et Tournai, homme généreux. On connaît aussi son lien avec la météorologie...

D’importants travaux de restauration ont eu lieu en 2011 et 2012 sur la tour. À cette occasion, deux têtes de statues furent mises au jour : l’une en bois (saint Médard semble-t-il) XVe ou XVIe siècle, l’autre en calcaire (une sainte ou la Vierge), début Renaissance ? Il y a beaucoup de questions à son sujet [2]. Pourquoi des statues décapitées ? On songe à la Terreur et à Joseph Lebon. Le curé constitutionnel Joseph Dron les aurait-il cachées dans les combles après décapitation ? Intéressants aussi : un calvaire et une chapelle Notre Dame des Victoires.

Vie sous l’Ancien Régime : l'agriculture associée à la mulquinerie occupe l’essentiel des activités. Petites exploitations (sauf l’abbaye du Fresnoy qui possède aussi des vignes) avec de nombreux moulins (ici relation d’un accident mortel d'une adolescente happée par les ailes). La mulquinerie (tissage du lin) permet d’exporter vers l’Angleterre et la Russie.

Gérard Lenoble évoque le rattachement à la France du territoire (Paix de Nimègue) et le passage de Louis XIV à Boussières. Sous le règne de Louis XV survient une terrible épidémie qui frappe surtout les enfants en 1746.

En 1872 installation d’un tissage industriel grâce à Adolphe Cattelain et cela le long du Riot, avec 350 métiers mécaniques Jacquart et 300 ouvriers. La population augmente et atteint 1122 habitants cette année 1872.

1914-1918 : occasionne d’importantes destructions, le tissage sera détruit en 1918, lors du départ des Allemands. Vient ensuite l’évocation de la Grande Guerre au cours de laquelle 22 jeunes sont tombés, les problèmes de ravitaillement, les perquisitions, les démolitions, les contributions de guerre, les vexations, les meurtres…. Suit une longue et intéressante lettre du Docteur Fiévet, décrivant le village en octobre 1918 et une présentation de Fernand Lemay natif de Boussières célèbre coureur cycliste local (30e au tour de France en 1936). Il trouve la mort en Belgique, le 13 mai 1940 : Boussières s’apprête à lui rendre hommage.

Enfin Gérard Lenoble, citant une historienne de la Résistance évoque la grande figure d’Henri Banse, né à Boussières (famille originaire de Wambaix) héros de la Résistance, inspecteur de la défense passive à Rouen et après de nombreux faits d’armes, capitaine des FFI.

La conférence s’appuie sur de très nombreuses et intéressantes photographies.


[1] Information sur la mort de Madelaine Roquet servante de Joseph Ledieu censier du Fresnoy. Numéro spécial des Études cambrésiennes. 1988.

[2] Voir le tome 114 des Mémoires de la société d'Émulation de Cambrai. Gérard Lenoble

Page mise à jour le 21/07/2022 à 21h46

 

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