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Terminus à la tranchée Sainte-Anne

Le 23 novembre 2017

François Chabanon

Des évènements dramatiques et des faits d'armes historiques ont immortalisé des villes ou des sites très connus comme étant liés à la guerre de 1914-1918 : le chemin des Dames, Verdun, la Somme, etc.

D'autres plus obscurs ont coûté la vie à des soldats français partis combattre sur des théâtres d'opérations extérieures. Il en est ainsi d'une catastrophe ferroviaire survenue il y a tout juste 100 ans le 12 décembre 1917 à Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie où 425 hommes ont perdu la vie en revenant en permission. Ils combattaient en Italie avec les britanniques après la déroute italienne de Caporetto. Ainsi, une vingtaine de soldats originaires du Nord-Pas-de-Calais et plus particulièrement François Maison originaire d'Awoingt, commune voisine de Cambrai.

Celui-ci est rappelé le 1er août 1914 au 126e régiment d'infanterie. Il combat en Champagne, dans les Ardennes puis est incorporé au corps expéditionnaire d'Italie qui part courant novembre. Sur place, la situation s'étant stabilisée, le commandement envisage d'accorder des permissions pour Noël.

Le convoi spécial des permissionnaires part de Bassano del Grappa le 11 décembre, passe par Milan et Turin puis gagne le tunnel ferroviaire du Fréjus pour arriver à Modane le 12 décembre vers 21 heures.

La configuration de la voie est particulière avec une très forte pente entre Modane et Saint-Michel-de-Maurienne : 30,4°/°° soit 350 mètres sur 15 kilomètres avec des virages et des tunnels.

Normalement une seconde locomotive devrait aider à freiner le convoi d'une quinzaine de wagons italiens en bois mais une seule locomotive quittera en fait la gare de Modane et le système de freinage du convoi n'est pas compatible avec des wagons à essieu et à bogies. Il y a environ 1 000 permissionnaires à bord.

Comme il fallait le prévoir, le convoi prend une allure inquiétante dépassant de loin la vitesse autorisée ; le passage des virages et des tunnels se fait dans un fracas épouvantable. Après avoir franchi la rivière l'Arc, le déraillement intervient. Les wagons vont s'écraser contre un mur qui - ironie du sort - s'appelle la tranchée Sainte-Anne. Puis un incendie se déclare et l'embrasement survient empêchant les évacuations et les secours. Seuls environ 200 soldats en réchapperont mais pas François Maison qui périra dans cette catastrophe où officiellement 425 soldats auront perdu la vie. Les autorités militaires tenteront longtemps de faire silence sur ce sinistre épisode de la Grande Guerre.

Les restes de François Maison seront rapatriés à Awoingt et reposent au cimetière communal derrière le monument aux morts sur lequel son nom est gravé comme " Mort pour la France ".

Page mise à jour le 21/07/2022 à 21h15

 

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