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Crâne dit de saint Géry

Le 24 octobre 2019

Christine DUTHOIT - Bernard MACHUT - Pierre LEMAÎTRE

Avec le concours de Michel DUSSART et Joël BLONDIAUX

L’étude sur la vie de saint Géry et de la découverte d’un crâne dit « de saint Géry »

Lors de fouilles archéologiques d’une ancienne église Saint-Géry, quelques membres de la Société d’Émulation de Cambrai ont été témoins de la découverte d’un crâne. Tout à fait naturellement, ils ont cherché à savoir s’il s’agissait de celui de saint Géry (décédé au début du VIIe siècle).

Pour bien connaître l’enjeu historique, il est nécessaire d’évoquer :

  1. La vie de saint Géry par Christine Duthoit ;
  2. Les vicissitudes du crâne au cours des siècles par Bernard Machut ;
  3. L’analyse au Carbone 14 par Pierre Lemaître.

La vie de saint Géry, évêque de Cambrai

Saint Géry est indissociablement lié à l’histoire religieuse de Cambrai et de son diocèse. Il fait partie de cette pléiade d’évêques pionniers qui, en ce VIIe siècle appelé « le siècle des saints », ont assumé leurs fonctions pastorales et porté le message évangélique dans des régions souvent fort étendues et, en-dehors des villes, parmi des populations encore marquées par leurs origines barbares, païennes ou retournées au paganisme. Pour le spécialiste Charles Mériaux, auteur d’une thèse intitulée « Gallia irradiata » : « Géry est le précurseur de ce profil épiscopal dont furent louées les qualités autant spirituelles que politiques ».

Brève histoire de la recherche concernant le crâne de saint Géry[1]

Saint Géry, évêque d’Arras et de Cambrai exerça sa charge pastorale de 584 environ à 619 selon certaines sources, jusque 623-24 voire 626 selon d’autres.

De son vivant il fit construire, sur le Mont des Bœufs, une petite église dédiée à saint Médard et à saint Loup, desservie par une communauté religieuse pratiquant la règle de saint Benoît à la tête de laquelle il plaça son frère Landon. Suivant son désir, c’est là que fut sa sépulture, très probablement dans un sarcophage, taillé dans le calcaire du pays.

En 850, l’évêque Thierry ou Théodoric (830-863) érigea en collégiale ce monastère et c’est l’année même du décès de celui-ci, le 16 juillet, que « l’on commença à bâtir le temple de St Géry qui par la suite fut achevé magnifiquement ». Comprenons que la première église mérovingienne construite probablement en bois étant vétuste et devenue trop petite, vu l’affluence des pèlerins, fut remplacée par une seconde plus spacieuse, dite église carolingienne, édifiée en pierre, au moins dans son niveau inférieur. Elle disposait d’une crypte dans laquelle fut placé le sarcophage contenant les restes du Saint.

Le crâne et l’analyse au Carbone 14

Les constructions et démolitions successives, de l’église Saint-Géry de Cambrai, ont amené le clergé à gérer le transfert de tous les objets du culte vers leur nouvelle affectation. Le crâne dit, de saint Géry, n’a pas échappé à ces migrations et, peut-être, à une certaine époque a-t-il été remplacé ?

C’est pour cette raison que la Société d’Émulation de Cambrai, a souhaité en avoir le « cœur net », en proposant une analyse au carbone 14. Le docteur Joël Blondiaux a trouvé un laboratoire d’analyse au carbone 14, en Pologne. Il a alors procédé à un échantillonnage d’une quinzaine de grammes prélevés sur l’occiput du crâne.

Le résultat est sans ambigüité. Le crâne a été daté du XVIIe siècle. Il ne peut être celui de saint Géry qui est décédé au début du VIIe siècle.

[1] Le père Michel Dussart et le docteur Joël Blondiaux ont participé activement à cette recherche.

[1] Exposé à la Société d’Émulation, le jeudi 24 octobre 2019.


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